Saxophone 1: La pose des tampons

Conjoint à la fabrication des fraises à deux pans. Cette semaine du 4 au 8 novembre 2013 était aussi celle de la première rencontre avec la pose des tampons.
Pour cela il nous faut une calotte de clé de saxophone, d’un tampon adéquat à la bonne dimension, de colle (thermofusible, gomme laque, cire à cacheter) et d’une flamme, celle d’une lampe à alcool est idéale car elle ne laisse pas de trace noire et n’est pas trop chaude. Il est aussi possible d’utiliser la flamme d’un petit chalumeau de cuisine mais il faut en trouver un qui puisse régler facilement des petites flammes; l’avantage du chalumeau est qu’il est capable de chauffer une calotte plus vite ce qui réduit le temps passé sur la pose des tampons, le risque est de brûler le vernis.
Quel est l’intérêt de parler de la pose des tampons ? Tout simplement parce que les tampons assurent l’étanchéité des cheminées (des trous!), que ces cheminées, lorsqu’elles s’ouvrent ou se ferment, changent la hauteur du son. S’il y as des fuites, cela crée une perte « d’énergie », déstabilise la colonne d’air et perturbe l’homogénéité acoustique de l’instrument; en d’autres terme le musicien a du mal à jouer voir ne peut plus jouer du tout. Tous les fabricants d’instruments ne fabriquent pas le même genre de calotte et les fabricants de tampons ne fabriquent pas des tampons aux même dimensions sauf pour les jeux spécifiques à chaque modèles d’instruments. Que les instruments anciens n’étaient pas fabriqués de la même façon qu’aujourd’hui; ce qui implique des formats de tampons différents.
Pour la colle, vous faite votre propre choix; selon vos préférences. La colle thermofusible est plus facile à trouver en magasins de bricolage, elle a une température de fusion plus faible que les autres, ce qui permet de ne pas trop chauffer la calotte et de risquer de brûler le vernis; de plus, refroidie elle garde une certaine élasticité, c’est un avantage si l’on veut créer un petit matelas pour le tampon. Par contre elle a tendance à filer lorsqu’elle chauffe et on peut vite se retrouver avec des fils de colle qui s’accrochent partout. Il est toujours possible d’utiliser un petit pistolet a colle qui chauffe la thermofusible avec plus de sécurité.  La cire à cacheter est elle plus rare d’utilisation. Lorsqu’elle chauffe elle met moins longtemps à atteindre sa température de fusion et avec cette colle il existe une fourchette de température ou cette cire est molle et il devient très facile de régler le bouchage. Très agréable à utiliser, son inconvénient est qu’elle devient plus cassante lorsqu’elle refroidit. La gomme laque avait l’utilisation la plus répandue jusqu’à l’avènement de la thermofusible. Gomme dure et naturelle (bio ?) issue d’une cochenille, qui sert aussi de colorant pour l’agro-alimentaire, pour l’élaboration de pigment en peinture ou de vernis en lutherie traditionnelle, elle est utilisée aussi bien pour les tampons que les lièges, les feutres, les lièges tenons de clarinette ou de saxophone, etc…
Cette colle a une odeur particulière lorsqu’elle est chauffée.

Le vif du sujet:
Il faut bien que je vous raconte comment cela marche!! Je suis sur que dans l’ensemble vous savez déjà comment coller deux pièces entre elles ? Oui j’en suis sur.Alors içi c’est la même chose.
Il y à une sorte de cuvette retournée sur laquelle se pose une touche ronde en nacre,plastique,bakélite,bois, etc… sur laquelle on pose les doigts. Cette cuvette sert à accueillir le tampon. Comme vous pouvez vous en douter, il suffit de déposer de la colle au fond de la cuvette, ni trop ni trop peu, puis de positionner le tampon sur cette colle qui lui servira de maintien. La première phase délicate est de mettre assez de colle pour accrocher le tampon et qu’il puisse se positionner sur un bon matelas, sans en mettre trop sinon cela déborde. On peut aussi mettre de la colle directement sur le tampon ce qui évite de chauffer la calotte à répétition et de risquer les accidents de brûlure de vernis, il suffira juste de chauffer un peut le fond de la calotte pour y coller le tampon. En général le tampon doit être placé bien au fond de la calotte, celle-ci étant censée être parfaitement droite. Il faut aussi faire en sorte que la colle remplisse bien le volume qui lui est alloué afin de ne pas laisser d’air, s’il y a de l’air celui-çi seras sensible aux changements climatiques ce qui aura pour effet de changer l’assiette du tampon et donc de perdre la qualité du tamponnage à plus ou moins cours terme. L’usage au sax est de revenir plusieurs fois sur le tamponnage et le bouchage afin d’être sur que cela s’est stabilisé.
Dans le principe c’est tout…dans le principe…
Contrôler le bouchage:
Bien sur mettre le tampon dans la calotte ne suffit pas, il faut que celui-ci assure son rôle de bouchage de la cheminée. C’est, entre autre, à ce moment que l’expérience joue, et pour acquérir cette expérience il n’y à pas trop de choix, il faut « faire ses gammes ».
Le principe est que le tampon doit être parfaitement parallèle à la cheminée lorsqu’il ferme celle-ci, s’il ne l’est pas cela ne bouche pas, et si cela ne bouche pas, ça marche pas. Pour régler l’assiette du tampon il suffit de chauffer la calotte pour ramollir la colle et donner une certaine liberté de mouvement au tampon dont on peut ainsi régler l’assiette.

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